Chroniques du Pays des Mères d’Elisabeth Vornaburg

Je poursuis ma participation au challenge de Karine avec ce livre de SF post-apocalyptique ! Il semblait faire l’unanimité dans la blogosphère, mais mes impressions mitigées sur Le Silence dans la Cité me faisaient hésiter. Finalement je me suis lancée…

Synopsis :

Le récit suit Lisbeï tout au long de sa vie. Elle vit dans un futur lointain après plusieurs cataclysmes naturels. La société est à présent matriarcal. Lisbeï se passionne pour l’Histoire et va faire des découvertes cruciales…

 

Je ne vais pas faire dans l’originalité cette fois-ci : j’ai adoré ! On devrait faire lire ce roman à tous ceux qui pensent encore que la SF est froide et technique ou encore, sans intrigue fouillée !
En effet ce roman a l’excellente idée de mêler récit initiatique et récit social.

On découvre l’univers par les yeux de Lisbeï qui évolue au fur et à mesure de ses expériences et contribue à faire évoluer son environnement.
Les différents personnages de l’histoire sont très attachants et crédibles, ils ont tous leurs failles, leurs points forts, leurs malentendus…contrairement à ceux de la préquelle que j’avais trouvés trop froids !
Le rythme du roman n’est pas trépidant, on suit Lisbeï presque « au jour le jour », mais cela ne m’a pas dérangé, on prend ainsi le temps de découvrir mille détails sur un lieu, sur l’état d’esprit de Lisbeï…

L’univers est également assez fascinant : suite au « Déclin » dont les hommes (avec un petit h) ont été considérés comme les grands responsables, et au fait qu’il n’aît beaucoup plus de filles que de garçons suite à une mutation, la société est devenue très matriarcale.

Tout est donc bouleversé. Après une période barbare où les hommes n’étaient considérés que comme des producteurs de sperme, il y a eu un peu d’ouverture. Malgré tout, des différences sont présentes partout : dans les métiers accessibles aux hommes, le fait qu’ils ne puissent pas porter d’armes, l’éducation séparée des garçons et des filles, et surtout dans le langage : le féminin est la forme normale (une animale, une chevale, une médecine…) et l’emporte toujours sur le masculin ! Les mythes ont aussi été revisités (la position d’Adam et Eve ont été inversées par exemple, Aladdin est devenue une princesse…).
Cela permet de faire réfléchir le lecteur aux préjugés ancrés en nous, au pouvoir des mots, sans faire de leçon de morale pénible !

Outre cet aspect social, il y a aussi de nombreuses zones floues dans l’Histoire du Pays des Mères (domaine qui passionne Lisbeï), des hypothèses, une lutte entre foi et rationalisme… C’est un plaisir de découvrir peu à peu l’Histoire de la région, d’essayer de deviner des lieux à partir d’étymologie, de voir des légendes se former…j’aurais aimé ne pas avoir lu la préquelle avant, ce plaisir-là en a été un peu défloré !

La fin est bien trouvée, même si je l’ai partiellement deviné grâce à quelques indices et à la préquelle.
A ce sujet, lisez la préquelle APRES ce livre. Elle apporte un éclairage historique intéressant, mais le roman en lui-même manque d’âme (sans compter qu’on connaît la réponse à plusieurs mystères avant Lisbeï) !

 

 

Conclusion :
Un excellent livre de SF avec un vrai travail sur la langue et la société tout en gardant une dimension personnelle !

 

14 Réponses

  1. Je suis tout à fait d’accord pour l’ordre de lecture. Moi aussi je recommande de lire celui-ci avant! Et j’ai aussi adoré!

  2. Hum, la préquelle ? Tu as une préquelle dans le livre ou tu parles de « Le silence de la cité » ? En tout cas, je suis ravie que tu aies aimé ce livre, ouf 🙂 (c’est toujours un peu décevant pour soi de dire « aaaah j’ai trop aimé ce livre, toi aussi » et que finalement la personne, non)
    Je suis assez époustouflée par le tour de main de Vonarburg pour rendre cette société si crédible.

  3. […] time tree ont lu ce livre en ma compagnie. La première chronique de Nevertwhere (Vert), La caverne de JainaXF, Lectures sans frontières (A girl from Earth), Miss Mopi, Mon coin lecture (Karine). . […]

  4. Acr0 : oui, je parle bien du « Silence dans la Cité », que j’ai trouvé bien moins intéressant que celui-là ! Tout comme toi, je suis admirative face à la société construite !

  5. Un très grand bouquin de Sf :-)) et je suis ravie d’avoir découvert l’existence du silence de la cité parce que maintenant je vais m’y mettre 🙂

  6. Ravie que cette lecture t’ait autant plus, ça me fait toujours plaisir de voir que tout le monde est conquis par ce livre (y compris ma mère ^^)

  7. Vert : oui, je crois vraiment que ce livre a une portée assez universelle ! 🙂

  8. ce livre est tout simplement fabuleux ! un des meilleurs SF que je connaisse
    petit conseil : ne pas lire le résumé au dos que l’édition en livre de poche, il en dit beaucoup trop

  9. Isabelle : oui, j’évite en général les quatrièmes de couverture qui spoilent assez souvent, on se demande à quoi pensent les éditeurs (et je ne parlent même pas des classiques où on raconte souvent la fin !) !

  10. […] Chroniques du Pays des Mères d’Elizabeth Vonarburg : un super roman de SF québecoise post-apocalyptique découvert grâce […]

  11. […] la Cité (préquelle intéressante mais trop froide), j’ai eu un vrai coup de cœur pour Chroniques du Pays des Mères. Je n’ai donc pas hésité a emprunter tout le cycle à la bibliothèque départementale […]

  12. […] (tome 1 de Reine de Mémoire): ‘ai découvert cette auteur l’année dernière (avec Chroniques du Pays des Mères et Tyranaël) et je compte bien me régaler avec cette nouvelle série […]

  13. […] froid), je suis totalement tombée sous le charme des histoires d’Elisabeth Vonarburg avec Chroniques du Pays des Mères (découvert lors du challenge précédent) et Tyranaël (un très beau planet-opera). Alors, je […]

  14. […] – Jainaxf a beaucoup aimé “Chroniques du pays des mères” d’Elisabeth Vonarburg […]

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