Le pont sur les étoiles de James E.Gunn et Jack Williamson

Je commence donc le challenge de Lhisbei par un classique du genre (il a été écrit en 1958 !). Tous les éléments du space-opera y sont déjà : moyen de circonvenir la vitesse de la lumière, empire galactique, êtres étranges, héros et méchants bien définis, ton épique…Malgré tout, son âge est visible à certains détails !

Synopsis :

Eron, l’entreprise qui détient le secret du voyage transluminique, est le centre d’un gigantesque Empire Galactique humain. Elle est tyrannique et vient de conquérir un des derniers endroits qui lui résistaient encore, Le Groupe. Horn, un mercenaire originaire du Groupe a été payé pour en tuer le directeur général…

Toute la première partie du roman est littéralement un « western dans l’espace ». En effet, Horn a tout du cow-boy solitaire amoral. La longue poursuite dans le désert m’a rappelé le début du Pistolero de King, et le background du roman est proche de celui de Firefly (un Empire Galactique central et puissant et des étoiles lointaines défavorisées qui viennent de se faire vaincre par ce dernier), mais le héros est nettement moins charismatique que Mal ou Roland !
Et puis, cette partie manque vraiment d’interactions avec d’autres personnages (on n’y trouve que le vieux Wu et son compagnon !). Et quand la poursuite reprend, on a vraiment l’impression que cela dure une éternité ! De plus, je trouve l’évolution d’Horn (au travers des questionnements métaphysiques) assez maladroite et ennuyeuse !
La deuxième partie traite de la chute de l’Empire et de ceux qui manipulent les ficelles. Elle est bien plus intéressante, et plusieurs idées avaient un fort potentiel. Malheureusement, la longueur du roman (246 pages, dont plus de 100 consacrées à la poursuite) fait qu’elles ne sont exploitées que de manière très superficielle !

 

Spoilers sur des éléments-clés de l’intrigue

J’ai beaucoup aimé le personnage du vieux Wu qui manipule l’Histoire humaine avec son compagnon sans jamais mourir, le personnage m’a fait penser à un mélange du Docteur (avec sa valise : « plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur », l’idée existait déjà en 1958 !) et du Time Meddler (un Time Lord qui voulait changer l’Histoire). On en sait peu sur lui à la fin du livre, j’aurais apprécié qu’il soit davantage exploité.
Et le personnage du Libérateur se révèle assez banal et ennuyeux, finalement. J’avoue aussi que je m’attendais à un coup de théâtre du style « Le Libérateur est mort et Horn prend sa place pour continuer le combat » ou « les tubes permettent aussi de voyager dans le temps, et Horn se révèle être le Libérateur », j’ai été déçue que Le Libérateur ne soit que ce que l’on nous en avait dit !

Passons maintenant au plus gros problème du roman : le sexisme. C’est pour cette raison qu’on peut tout de suite voir que ce roman est vieux : la vision de la femme y est vraiment rétrograde (et je ne parle pas de la romance, plate et pas crédible pour deux sous !), avec Wren qui regrette sans arrêt « de ne pas être un homme », les clichés sur les femmes qu’elle évoque…
Ça m’a beaucoup agacée ! J’ai lu d’autres romans de l’époque sans le relever autant (je ne l’ai pas vraiment remarqué dans Fahrenheit 451, et il n’est pas si présent dans Fondation). Les auteurs n’ont pas du tout anticipé la révolution du féminisme. C’est compréhensible, mais, par conséquent, la portée du roman est moins universelle !
D’ailleurs, la plupart des personnages m’ont semblé plats et caricaturaux de Horn au grand méchant, en passant par le pirate…
Seul Wu semble plus complexe grâce au mystère entretenu !

 

Conclusion :
Il y a d’excellentes idées dans ce roman, et la trame est classique mais aurait pu être efficace…Hélas, un rythme mal maîtrisé (poursuite trop longue par rapport à la chute express de l’Empire !), une écriture moyenne et des personnages peu fouillés, ainsi qu’un sexisme anachronique desservent l’histoire. Le roman reste intéressants intellectuellement pour les fans du genre et de son histoire, mais il ne m’a pas fait vibrer !

9 Réponses

  1. […] Le pont sur les étoiles de James E.Gunn et Jack Williamson […]

  2. J’aime bien la couverture (c’est un peu le problème des Moutons, ils font de trop belles couvertures :D), bon après j’ai déjà trop de space-op à lire cet été ^^

  3. Vert : c’est un livre intéressant, mais pas forcément le plus indipensable !

  4. Je me rappelle surtout du côté western mais je n’avais pas aimé plus que ça ! En tout cas superbe objet !

  5. unpapillondanslalune : oui, les livres de l’éditeur sont toujours très beaux !

  6. […] durant l’âge d’or de la SF, mais cet ouvrage a quelque chose de plus que Le pont sur les étoiles ou Cities in […]

  7. […] : Le pont sur les étoiles de James E.Gunn et Jack […]

  8. […] : Le pont sur les étoiles de James E.Gunn et Jack Williamson, Cities in Flight de James Blish, Frère Elthor, La fraternité […]

  9. […] : Le pont sur les étoiles de James E.Gunn et Jack Williamson, Cities in Flight de James Blish, Frère Elthor, La fraternité […]

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