Les souffles ne laissent pas de trace de Timothée Rey

 

Le concept de »polar préhistorique » m’intriguait déjà au salon de Sèvres, mais le recueil de nouvelles de l’auteur que j’avais lu ne m’avait pas emballé plus que ça… mais quand je suis tombé dessus à la médiathèque, j’ai sauté sur l’occasion de découvrir ce roman atypique ! C’est aussi l’occasion de participer au challenge Rupestre Fiction de Vert !

 

 

Synopsis :

Lors d’un grand rassemblement, une étrange disparition a lieu lors d’une chasse…la plupart des gens pense aussitôt à l’intervention des esprits (les Souffles), mais le chamane N’a-qu’un-oeil est sceptique et décide de mener l’enquête…

 

J’ai adhéré très vite au roman grâce à une composante simple : l’humour. En effet, le livre est bourré de jeux de mot, de références anachroniques et le chamane a un point de vue assez cynique sur la société qui l’entoure ! Et puis l’auteur a su créer des moments de télescopage délicieux entre les codes du genre et l’époque : dès le premier chapitre on a le droit à une opération-commando par une équipe de ninjas préhistoriques machos !

Les références à l’analyse au genre policier abondent aussi, naturellement ! Mais si l’humour est très présent, on nous présente aussi une civilisation riche et complexe malgré l’époque et le manque de technologies : religion, rassemblement et pièges élaborés… On est dans la droite ligne de Rahan ! Bon l’intrigue policière n’est pas follement originale (mis à part l’intervention des esprits !) mais le contexte fait la richesse du récit.

 

Par ailleurs, l’écriture et le vocabulaire sont également très travaillés pour faciliter encore l’immersion. Si le présent peut sembler étrange au début, on s’y fait très vite, cela renforce l’impression d’un temps différent, avant l’écriture et l’importance du passé, un temps de la transmission orale… et les quelques mots d’argot et abréviations du cru rajoutent au plaisir de lecture !

Enfin, les différents personnages sont tous attachants et hauts en couleur, du vieux renard (N’a-qu’un-oeil) et de son jeune apprenti doué mais rebelle en passant par la cheftaine pleine d’à-propos politique, ou du sentencier bon vivant du clan hôte… les traditions et les tensions des différents clans rendent l’histoire très vivante !

Cet univers plein de potentiel me donne bien envie de faire du JDR préhistorique (avec Würm, par exemple) ! Vous me direz, (presque) toutes les histoires qui me plaisent me donnent envie de me lancer das une nouvelle campagne, et vous n’auriez pas tort…

 

Conclusion :

Un excellent roman plein d’originalité et avec une plume travaillée. J’espère qu’on aura le droit à une suite !