South Riding : un period drama intéressant et original

J’ai vu hier le dernier épisode de cette nouvelle mini-série de la BBC. Si j’avais vraiment beaucoup aimé le premier épisode, le troisième a un peu déconcerté l’habituée aux canons du genre que je suis.

Mais commençons par le commencement :

L’histoire :

Sarah Burton revient dans sa ville natale de South Riding (dans le Yorkshire) pour devenir principale de l’école des filles. Son modernisme n’est pas du goût de tout le monde, en particulier de Robert Carne, propriétaire terrien conservateur, tourmenté par un mariage malheureux. On y suit aussi la vie de plusieurs élèves de l’école : la boursière Lydia, la fille de Robert Carne… ainsi qu’un projet de construction de logements sociaux, enjeu de la politique locale…

Cette mini-série a un caractère de chronique chorale (on l’a d’ailleurs comparée à Middlemarch), même s’il y a de la romance aussi, bien sûr ! On pense aussi à North and South pour l’aspect social, même si South Riding est nettement plus réaliste !

Le ton est résolument moderne et réaliste, et les habitués des adaptations du XIXème comme moi risquent d’être surpris par certains passages assez osés (le spectacle des filles, le pasteur, la fin de l’épisode 2…). On y croise toutes les couches de la population, et on sent bien les conséquences de la Première Guerre Mondiale encore présentes, ainsi que celles de la Grande Dépression. Il y a donc un ton assez social et engagé, et il y a des profiteurs et des spéculateurs comme d’habitude ! On n’a vraiment rien inventé avec les scandales financiers/immobiliers/boursiers ou les politiciens corrompus !

Le casting est tout à fait génial (mais ce n’est pas surprenant pour une série britannique) : Anne Maxwell Martin est excellente et j’espère qu’on la reverra un peu plus (elle a aussi fait Bleak House et On Expenses, dans un rôle principal et Bessie Higgins dans North and South), David Morrisey est très bon dans le rôle tourmenté de Robert Carne et Charlie Clark (Lydia) est très prometteuse ! On y retrouve aussi Peneloppe Wilton (Harriet Jone dans Doctor Who, Isobel Crawley dans Downton Abbey) en conseillère municipale médiatrice !

Le rythme est assez rapide (il n’y a que 3 épisodes d’une heure), mais on n’a pas l’impression que le roman a été massacré/tronqué (HP4, Orgueil et Préjugé 2005…) ! Cependant, la fin est assez abrupte pour certains personnages, ce qui m’amène à me demander si c’est aussi le cas dans le roman (quelqu’un l’a lu ? J’essaierai peut-être de le lire en VO pour le challenge God Save The Livre !) !

Attention Spoilers !

Si la fin de Sarah et Robert m’a surprise (et déprimé, j’étais persuadée qu’ils finiraient ensemble !), elle apporte néanmoins une conclusion que je trouve assez satisfaisante (pour Sarah) et originale. La fin de Lydia m’a beaucoup plu aussi ! Par contre, j’ai trouvé que Midge acceptait bien trop vite la proposition de son grand-père (elle est franchement cruelle envers Mrs Beddows qui lui a plus ou moins servi de mère de substitution !) et surtout, on nous montre la mère (qui ne voulait pas avoir d’enfant et déteste sa fille, on nous a même sit que ça serait dangereux qu’elle vive avec Midge dans l’épisode 2 !) qui revient chez ses parents (avec Midge, donc) et… c’est tout !!?!?! Mais c’est pas une fin, ça ! J’ai l’impression qu’il manque un passage pour ce personnage ! Sur ce point là, j’ai été franchement frustré !

Conclusion :

Très bonne mini-série engagée et avec des personnages forts ! Elle possède son identité propre et un ton parfois sombre, mais pas complètement désespéré non plus et le féminisme y est très présent et fort appréciable !

J’ai vraiment aimé la mini-série, même si j’aurai aimé que

Spoilers la romance aille plus loin (quitte à mal finir, j’aurais voulu que Robert et Sarah profitent au moins un instant de leur amour partagé !) ! De même la fin de Midge m’a déçue, elle ne m’a pas apporté un sentiment de conclusion satisfaisante Spoilers

Globalement, excellente, cependant, à voir pour tous les amateurs de séries britannique, historiques, sociales, romances, drama…

3 Réponses

  1. Je ne connais pas mais j’essaierais bien.

  2. J’ai également beaucoup apprécié cette mini-série. 🙂
    South Riding offre une petite tranche de campagne anglaise des années 30 qui sonne à la fois très authentique et en même temps comme si elle sortait tout droit d’un livre. C’est bariolé, attachant, plein d’émotions… et en même c’est une photographie d’une époque, avec du social, de la politique. A posteriori, même si sur le moment, ça m’a chagriné, j’aime assez la portée plus dramatique de l’histoire… cela apporte finalement plus de relief et d’épaisseur au récit.
    Mon petit regret sera peut-être l’impression qu’on aurait pu raconter cette histoire en prenant un peu plus de temps, pour bien développer chaque personnage et rendre justice à toute la diversité des thématiques abordées.

    Et puis, quel casting ! *_*

  3. Oui, c’est vrai que 3 épisodes, c’est court, j’en aurai bien vu au moins 4 ! Je ne saurai dire trop de bien des acteurs, on est bien d’accord !
    Tu n’as pas trouvé la fin un peu frustrante, en particulier vis-à-vis de Midge ?

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