Et voici donc la dernière review de cette saison… en attendant celle de Noël ! SPOILERS !!
Résumé
Le Docteur arrive sur Gallifrey et il semble particulièrement furieux. Mais que veut-il exactement ? Et que fait-il dand un dinner américain ?
J’ai senti l’épisode flashback dès le début dans le dinner. En soi, ça ne me dérangeait pas, j’étais même un peu intriguée ne me demandant si le Docteur ne racontait pas son histoire à un des échos de Clara (ce qui aurait été à la fois compréhensible et un peu malsain). Hélas, j’ai vite déchanté !
Moffat le dit lui-même par l’intermédiaire d’un de ses personnages : il n’aime pas les fins. Cela explique sans doute pourquoi ces season finales sont presque systématiquement ratés ! Le seul que j’ai bien aimé, c’est celui de la saison 5 (et encore, il ne fallait pas trop se pencher sur les incohérences), les autres sont tous plus ou moins décevants pour moi !
Premièrement, ce season finale qui s’annonçait épique avec la fin de l’épisode précédent se révèle en fait minimaliste et basé sur l’émotion (peut-être en partie à cause des coupes budgétaires de ses dernières années ?). Après avoir fait monter les attentes, c’est sur à avaler, et ça a dû jouer en partie sur ma perception de l’épisode…
Mais si c’était bien fait encore, ça aurait pu donner un épisode satisfaisant ! Hélas…
Moffat n’arrive pas à faire mourir ses personnages fétiches : Amy et Rory, River, Jenny et maintenant Clara… le problème, c’est que ça gâche complètement l’excellent épisode 10. Je n’ai jamais été une grande fan de Clara, pas assez développée en saison 7, puis qui devient rapidement trop surhumain pour être attachante. Elle sauve tous les Docteurs, elle l’aide à sauver Gallifrey… c’est pour ça que j’avais aimé sa mort : c’était une mort « normale », dûe à une faiblesse humaine bien amenée dans la saison. J’ai éprouvé de la tristesse pour le personnage, mais cette dernière a été gâchée par la réécriture du finale !
L’épisode tout entier tourne une nouvelle fois sur Clara, avec le Docteur qui s’est laissé torturé uniquement pour pouvoir la sauver et qui est prêt à mettre en danger l’univers pour cela (alors qu’elle avait acceptée de mourir !).
Après cet épisode, Clara est censée mourir, mais peut attendre aussi longtemps qu’elle le souhaite pour revenir à l’instant de sa mort, a son propre TARDIS et même sa propre compagne sous la forme d’Ashildr ! Encore un truc extraordinaire pour Clara, trop c’est trop…
Par ailleurs, il y a le problème de l’utilisation de Gallifrey. Globalement, on aurait pu remplacer les Time Lords pour n’importe qui d’autre et ça aurait fonctionné; là Moffat nous dégèle Gallifrey sans aucune explication et ne se sert quasiment pas du décor ou des Time Lords (ce Rassilon est franchement minable, les Soeurs de Karn sont sous-exploitées…) ! Et ne parlons pas de la stupidité des Time Lords qui ont peur d’une vague prophétie, et décide donc de TORTURER LE DOCTEUR, alors qu’ils devraient savoir à quel point il peut être dangereux (heureusement qu’il y a les soldats).
En outre, j’ai trouvé que cette histoire d’hybride était un pétard mouillé : les théories échangées étaient intéressantes, mais on ne voit pas comment cela aurait pu faire peur au Docteur au point de le faire fuir !
Bref, Moffat a toujours les mêmes problèmes : il peine à écrire des émotions crédibles sur le long terme, il n’arrive pas à résoudre de manière satisfaisante ses accroches mythologies (ou alors il trolle les whovians, c’est très possible ! 😉 ) et ses schémas répétitifs deviennent lassants…
Il y a quand même quelques points positifs à l’épisode, heureusement !
Tout d’abord, et comme toute cette saison, les acteurs principaux sont vraiment excellents et arrivent malgré un scénario bancal à faire passer de l’émotion. J’ai d’ailleurs trouvé les scènes au dinner plutôt réussies.
Le début sur Gallifrey est assez drôle avec le Docteur en menace silencieuse et les Time Lords qui paniquent !
Tout ce qui concerne la Matrix et les wraith/sliders est assez bien fait aussi : on suggère, on en montre peu et c’est très efficace !
Ashildr est également un antagoniste intéressant pour le Docteur, j’ai beaucoup aimé leur dialogue à la fin de l’épisode, il est bien écrit et les objections qu’elle avance face aux agissements du Docteur sont valides.
Enfin, j’ai apprécié que ce soit le Docteur qui perde la mémoire et pas Clara : ça nous évite l’impressiob d’une Donna 2.0 et Clara argumente bien pour défendre l’importance de ses souvenirs (j’avais déjà trouvé les actions de Ten limite face à une Donna qui semblait aussi préférer mourir) ! Et l’avantage, c’est qu’il devrait arrêter de placer Clara avant tout le reste !
Bon, il ne faut pas trop réfléchir à la logique narrative : il se souvient de toutes ses aventures de la saison 7 à 9, mais pas de Clara ? Ca parait compliqué…
Conclusion :
Après une saison quasi-parfaite et comme je le craignais un peu, Moffat nous offre malheureusement encore une fois un finale décevant…il se révèle décidément incapable de tuer véritablement un personnage important et, outre ce final médiocre, ce problème diminue aussi l’impact des deux derniers épisodes…
Espérons que l’épisode de Noël remonte un peu la pente ! C’est dommage, la saison avait fait un quasi sans-faute avant cette conclusion !
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« En outre, j’ai trouvé que cette histoire d’hybride était un pétard mouillé : les théories échangées étaient intéressantes, mais on ne voit pas comment cela aurait pu faire peur au Docteur au point de le faire fuir ! »
Il est également très possible (c’est ma théorie et tu sais combien elles se révèlent exactes en général^^) qu’aucune de ces théories ne soit la bonne. Le Docteur peut savoir qui est l’hybride et s’être enfui pour ça sans que ce ne soit nécessairement lui, Ashildr ou un combo entre lui et sa compagne. D’ailleurs, pour moi, le Docteur n’est pas du tout convaincu par cette dernière théorie d’Ashildr : il est juste d’accord avec elle (lui et tout le public d’ailleurs^^) sur le fait que son « couple » avec Clara devient dangereux et qu’il faut le briser d’urgence.
Pour moi l’hybride n’est pas un pétard mouillé mais un leurre. Le fandom se focalise dessus et formule mille théories, certaines d’entre elles que Moffat va évoquer en clin d’oeil parce qu’il a assez guidé ledit public avec ses indices pour avoir une bonne idée des théories qui vont fleurir, mais ce n’est en fait pas le sujet qu’il décide de traiter. Il a fait exactement le même coup dans le 3×01 de Sherlock pour la résurrection de celui-ci.
L’hybride devient donc un énième morceau de mythologie whovienne que lui ou de futurs showrunners pourront ou pas choisir d’exploiter, au même titre que le mystérieux « nightmare child » que RTD évoquait dans End of time ou les connaissances mystérieuses du Septième Docteur dans la série classique, toujours pas expliqués jusqu’à présent. Le « dégel » de Gallifrey est pour moi à mettre sur le même plan : ce n’était que le décor et non le sujet mais la planète et sa mythologie est désormais exploitable dans le futur. Personnellement le « ils sont forts ces time lords mais je veux pas leur faire le plaisir de demander comment ils ont fait » me satisfait plus comme explication qu’un énième techno babble mais c’est une question de goût.^^
Bref, l’hybride et Gallifrey ne sont pas le sujet. Moffat a en réalité décidé d’utiliser son final pour « recréer » le douzième Docteur de manière à ce qu’il soit fonctionnel sans Clara (il avait passé deux saisons à le rendre dangereusement co-dépendant, je dirais que ce n’est pas du luxe^^).
Je trouve personnellement l’idée de lui laisser la mémoire de toutes ses aventures mais pas celle de Clara comme personne très élégante. Outre le fait que cela fasse un parallèle élégant avec Ashildr qui se souvient de son passé via son journal mais sans ressentir les sentiments qui vont avec de vrais souvenirs, cela permet de ne pas effacer les progrès qu’a fait le personnage (il passe quand même de quasi autiste en début de saison 8 à chantre de la compassion en saison 9 même s’il reste du boulot à accomplir^^) tout en évitant qu’un deuil trop violent ne détruise tous ces progrès.
Dans la scène finale, nous n’avons pas qu’un nouveau tournevis: nous avons un quasi nouveau Docteur forcément assez différent et de la saison 8 et de la 9 : plus humain qu’au début grâce à l’influence de Clara mais probablement plus indépendant de sa future compagne maintenant qu’il a oublié sa co-dépendance. J’ai hâte de voir ce qu’il sera (pitié Moffat, garde le look rockeur qui lui va si bien^^).
Bien sûr Moffat utilise aussi ce final pour semi-ressusciter Clara, parce que c’est Moffat et que comme tu le dis il n’aime pas les fins et ne supporte pas de casser ses propres joujoux : ça aurait dû m’enrager, moi qui espérais ENFIN une vraie mort et qui n’a pas cessé depuis Face the raven d’espérer que Moffat oublie le bouton reboot, mais j’ai trouvé pour une fois la gestion de ce retour très bonne. Je comprends cela dit tout à fait que ça t’énerve.
Arf, même pour les commentaires je ne sais pas faire court.^^ Bref, pour moi ce final est déstabilisant dans le sens où il va complètement dans une autre direction que celle qu’on attendait (j’ai d’ailleurs dû le revoir pour l’apprécier réellement) mais est tout à fait satisfaisant et même souvent jouissif si on le voit non pas comme une réponse au mystère de l’hybride ou du retour de Gallifrey mais comme une conclusion d’une ère, celle de Clara et de Twelve première version. Dans cette optique la « morale » est d’ailleurs très belle : on (enfin moi en tout cas^^) attendait le deuil extrême et la vengeance, nous avons droit à l’oubli et à la reconstruction personnelle.
Forcément, ceux qui n’aimaient déjà pas Clara et l’importance qu’elle prend pour le Docteur ne vont probablement pas apprécier cette focalisation et ça se comprend parfaitement, mais Moffat n’a cessé de dire depuis le début à quasi chaque interview qu’il estime que la compagne et non le Docteur est le personnage principal dans la série. On ne peut pas lui reprocher de renier ses idées en tout cas.^^
Oui, tu as sans doute raison pour l’Hybride, c’est juste que j’ai parfois l’impression que Moffat est un scénariste de Lost à force de ne pas donner de réponse claire et/ou de botter en touche à la dernière minute ! Je trouve ça très frustrant, d’autant plus que c’est régulier chez lui !
Pour les concpets de RTD, c’est vrai, mais il insistait moins dessus que Moffat qui en fait un fil rouge toute la saison avant de ne pas s’en servir, ou presque !
Pour Gallifrey, je l’attais à une quête, à de grosses difficultés et des ennemis puissants, pas à une ellipse (avec ou sans techno-blabla ! 😉 ) !
Par contre, j’avoue que je suis aussi curieuse de voir ce Twelve 2.0 et que j’ai apprécié son évolution émotionnelle globale, il faut admettre que Moffat a réussi celle–ci !
Oui, tu fais toujours des pavés, mais ils sont toujours aussi plaisants à lire, et très bien argumentéd, on sent la prof de Français ! 🙂
Bon, j’espère qu’on aura une belle saison 10 (et peut-être enfin un finale moffatien qui me plaise, qui sait, on peut rêver ! ;-). Mais je vais peut-être revoir ce finale, tu as raison, je l’apprécierais peut-être plus !
J’ai moi aussi en général du mal avec les fins moffatesques mais je trouve qu’il s’améliore de saison en saison. Tu verras qu’il sera complètement au point pour la saison 45 (oui oui, je sors^^). Allez, on y croit déjà pour l’épisode de Noël même si personnellement je ne suis que rarement très fan de ce type d’épisode.
J’ai eu du mal avec ce final aussi, je trouve que c’est un peu comme le premier épisode de la saison, il s’éparpille un peu… et tourne trop autour de Clara. Une fois qu’on l’a accepté ça passe mieux mais je trouve dommage que du coup Gallifrey passe au 2d plan…
Oui, c’est une de mes attentes déçues aussi…