Edinburgh : when can I move in ?

Je suis revenue vendredi dernier d’un séjour d’une semaine dans la capitale écossaise avec ma soeur. Jusqu’à présent, je ne connaissais l’Ecosse que par mes cours universitaires de civilisation britannique et ses acteurs sexy (David Tennant, Sean Connery, Ewan McGregor…) !

Vous aurez compris que je suis définitivement tombée amoureuse de la capitale écossaise ! Il faut dire que je partais avec un à-priori positif, inspirée par les paysages, l’accent sexy et leur politique moins ultra-libérale que celle de l’Angleterre ! Doctor Who aura servi (une fois de plus !) de déclencheur/prétexte pour se rendre vraiment sur place !

Dès mon arrivée j’ai été frappée par les nombreux beaux bâtiments, les collines qui offrent une superbe vue sur la ville, la gentillesse des gens quand on leur demande un renseignement (les Ecossais ont la réputation d’être avares, mais en tout cas ils ne sont pas avares d’informations ! Cela dit, c’est vrai de presque tous les Britanniques que j’ai croisé.)…

Ce qui frappe le plus dans Edimbourg, c’est son double visage entre la « Old Town » au style médiévale et aux rues étroites tandis que la « New Town » de style Régence (construit à la fin du XVIIIème siècle) aborde de larges avenues géométriques. Ce mélange de styles se découvre avec plaisir, d’autant plus qu’on peut parcourir la quasi-totalité de la ville elle-même à pied (si on a pas peur de faire des kilomètres).
C’est le meilleur moyen pour admirer les bâtiments, découvrir les arrières-cours de la vieille ville…

Si on a envie de se relaxer et s’aérer, pas de souci, on a jamais a plus de 5/10 minutes d’un espace vert ! Que ce soit le parc à l’anglaise (Prince’s Street Gardens), le parc sportif (The Meadows), un endroit plus sauvage (Holyrood Park), vous trouverez votre bonheur ! Bonus : les petits chemins au bord de la rivière « Water of Leith, largement piétonniers et très agréables…
D’ailleurs, j’ai remarqué que les Edimbourgeois étaient très écolo : recyclage, bien sûr, mais aussi réserve naturelle, protection des espèces, ceinture verte… Seul regret, il y a pas mal d’immenses jardins privés (Queen’s Gardens, Dean’s Gardens), c’est très frustrant de n’en voir que l’extérieur !

Justement en suivant ces petits chemins au bord de la rivière et en s’éloignant un peu du centre qu’on arrive dans des quartiers très mignons : Stockbridge et Dean Village. Il s’agit d’anciens villages qui ont été intégrés tardivement à la ville et ont conservé une ambiance un peu particulière, plus provinciale…

Si vous avez envie de vous cultivez, n’hésitez pas à visiter les nombreux musées gratuits (ne serait-ce que pour leurs toilettes, très pratique quand on boit du thé ! 😉 ) : de l’énorme National Museum of Scotland (c’est un peu le British Museum avec une partie sur le monde et une partie sur l’Ecosse et son histoire) au musée d’Edimbourg, en passant par le musée des écrivains ou au Scottish National Gallery pour la peinture et la sculpture, , il y en a pour tous  les goûts !

J’ai aussi appris qu’il y avait de nombreux festivals sur les arts de rue, le cinéma ou le théâtre entre le mois de juin et le mois d’août !
Il y a aussi quelques théâtres, même s’il faut avouer que pour moi qui ai goûté au large choix du West End londonien, c’est un peu limité ! Et puis, j’ai l’impression que les comédies musicales (un de mes genres favoris) sont plutôt à Glasgow…

On a également visité le parlement, et si l’extérieur laisse un peu dubitatif, l’intérieur est assez agréable. Le parlement est ouvert à tous sans rendez-vous (un simple scanner à l’entrée), on peut visiter la chambre des députés, y compris quand ils siègent, les citoyens sont encouragés à participer, appeler leurs députés… bref, l’Ecosse semble bien plus démocratique que nous avec la pompe stupide de l’Assemblée Nationale (en même temps, vu les lois qu’ils votent depuis des années en France, on peut comprendre que les députés aient honte face aux citoyens…) !

Globalement le climat était agréable pour une visite citadine ! On a eu pas mal de soleil, entrecoupé de nuages et de bruines de quelques minutes. Bon, par contre prévoyez des écharpeq en toutes saisons : il peut faire frais (en début de séjour, il faisait de 6 à 15°) et il y a beaucoup de vent !

Mais c’est peut-être ce vent qui fait encore davantage apprécier la nourriture écossaise ! On a testé le Scottish Breakfast (proche de l’English, mais avec le black pudding irlandais, des scones salés à base de patates et du vrai pain toasté plutôt que du pain de mie) qui cale bien le matin, l’Afternoon Tea est clairmeent une importation anglaise mais toujours agréable… on trouve d’ailleurs de nombreux salon de thé avec des thés globalement plus forts qu’en France mais très bons et beaucoup de pâtisseries britanniques classiques (carrot cake, bakewell tart…) !
Ils ont aussi de bons fromages (j’ai goûté un bleu assez réussi), une moutarde douce mais bonne (servie avec des saucisses et une sauce au cidre, miam !)…

Enfin, j’ai gardé le meilleur pour la fin : j’ai évidemment testé le haggis (à base de panse de brebis farcie) ! Au début, j’ai été prudente, j’ai testé ça en petite quantité (« a wee bit of haggis »). Eh bien c’est délicieux ! La texture ressemble à du steak haché, mais le goût est bien plus épicé et contrebalance très bien la purée de navets et celle de patate servies en accompagnement. Du coup, j’en ai repris en plat complet (dans le célèbre café où JK Rowling  aurait en partie écrit le premier tome d’Harry Potter !) !

Cependant, n’exagérons pas, tout n’est pas parfait à Edimbourg ! Tout d’abord, même si la ville à le statut de « city of litterature », je trouve qu’il y a bien peu de librairies dans le centre ! Un Waterstone bien planqué sur l’extrémité de Prince’s Street, une librairie spécialisée sur la ville et un petit Forbidden Planet, c’est tout ce que j’ai repéré ! J’ai bien vu 2/3 librairies d’occasion, mais il faut s’éloigner un peu (15/20 minutes de marche) ! Par contre, des magasins de souvenirs plus ou moins kitsch, ça il y en a des dizaines…

Et puis, autre frustration, les horaires des magasins : ils ferment presque tous en 17 et 18h ! C’est vraiment frustrant quand on est habitué aux horaires français ! Bon, la plupart sont aussi ouverts le dimanche…

Mais c’est peut-être dû à l’atmosphère de la ville elle-même : elle est bien moins fébrile qu’à Londres, les gens sont globalement peu stressés et agréables… Et bien sûr, si j’ai parfois été un peu frustrée par les nombreux Allemands/Français/Espagnols (l’occasion de me rendre compte une fois de plus que je n’aime décidément pas le son de cette langue avec ses « s » enfantins et sa « jota », question de goût, il y en a qui n’aime pas le son de l’allemand, les béotiens ! ;-)…), mais j’ai quand même bien pu apprécier l’accent écossais un peu rauque et toujours agréable à l’oreille !

 

Mais je ne vous ai pas encore parlé de l’excursion à Glasgow (une journée) à l’occasion du concert Doctor Who ! La ville est clairement moins belle qu’Edimbourg, son passé industriel lui a laissé de nombreuses tours et des bâtiments assez laids… cependant, il y a quand même quelques jolis coins, notamment dans le centre avec une longue rue piétonne !

Glasgow étant moins touristique, on a quasiment entendu que des Ecossais toute la journée ! La ville est aussi plus populaire et les prix s’en ressentent clairement ! Bon, par contre l’office du tourisme a déménagé et été quasiment introuvable… on a fini par le trouver à 18h05, mais il fermait évidemment à 18h ! Les horaires de fermeture sont encore pire qu’à Edimbourg, la plupart des magasins ferment plutôt à 17h ! Heureusement, les musées gratuits sont venus une fois de plus à la rescousse avec toilettes et informations ! On a même obtenu un plan du centre-ville !

(Oui, en Ecosse même le TARDIS se met au vert ! 😉 )

Glasgow a la réputation d’être une ville violente, mais, pour ma part, je n’ai pas ressenti cet aspect-là du tout, les gens étaient sympathiques et ouverts (bon, on était en journée et en centre-ville, c’est vrai).
La salle de concert était un peu excentré et on a donc pris une sorte de métro(qui nous a coûté presque autant que le trajet en bus depuis Edimbourg !). La salle était immense (13 000 places !), mais avait bien moins de style que le Royal Albert Hall (lieu des DW Proms les années passées avec 5500 places). La salle m’a rappelé le Palais des Sports à Paris, moderne, pleine de publicités et de trucs à vendre et moche…
Heureusement le concert lui-même était très réussi ! Outre le National BBC Orchestra of Wales et son chef d’orchestre Ben Foster, on a aussi eu le droit à Peter Davison (le cinquième Docteur) ! La formule est la même au’aux Proms : musique, clips vidéos, « monstres » et scénettes sur scène et dans le public… Davison a aussi fait de très nombreuses blagues et clins d’oeil pour les fans hardcores (relation avec Colin Baker, obsession de Silvester McCoy, ses liens familiaux amusants…). Bref, pas de grosses surprises mais un très bon moment (la musique donnerait presque envie de revoir certains des pires épisodes de la médiocre saison 7…) !

Après le concert, on a eu le temps de faire un tour à la nécropole victorienne qui donnait un beau point de vue sur la ville et ressemblait à un parc avec sa verdure (comme presque tous les cimetières britanniques….) avant de manger un morceau et de rentrer vers 22h30 à l’auberge.

 

Bref, si « Paris sera toujours Paris et que « When a man is tired of London, he is tired of life », pour ma part Edinburgh se révèle plus agréable à vivre que ces 2 capitales (surtout depuis que Londres est défigurée par des tours immenses au milieu d’immeubles victoriens !) !