Panopticon de Nicolas Bouchard

J’ai entendu parler de ce livre lors du dernier comité SF, son concept m’intéressait : revisiter le mythe des super-héros à la sauce du XIXème siècle…

Synopsis :

Lorsqu’un jeune garçon manque de tuer un des plus importants personnages de Grande-Bretagne avec un étrange pouvoir, on fait appel au professeur-philosophe Jeremy Bentham pour enquêter…

 

Ce roman est assez court (300 pages) et se lit facilement : il est accessible et rythmé par de nombreuses péripéties.
Je ne connaissais absolument pas Jeremy Bentham (après ma lecture, j’ai été vérifié sur Wikipédia s’il avait vraiment existé !), j’ai donc pu découvrir le personnage et sa manière de penser entièrement par le biais du livre et donc être plus facilement surprise !

Je me suis vite attaché à ce vieil homme humaniste et aux jeunes gens qu’il va recueillir peu à peu. Leur quête des origines et leur lutte contre celui  qui les a utilisé sont des ressorts classiques mais toujours efficaces de l’intrigue, et la manière dont sont nés leurs pouvoirs est effectivement très liée aux différentes théories et expériences menées au XIXème siècle !
On profite aussi du voyage à travers l’Europe et des tableaux peints par l’auteur (voyage en diligence, village paysan…).

On y parle aussi un peu de politique, avec les conséquences de la Révolution Françaises, des guerres napoléoniennes, les complots des puissants… Non, vraiment, l’auteur sait vraiment retranscrire l’atmosphère de l’époque !

 

Par contre la fin m’a nettement moins plu !

 

 

Spoilers

C’est vrai qu’elle reste dans l’esprit du XIXème siècle littéraire (notamment français) où les romans se finissaient souvent mal ! Les mutants ne supportent pas la vérité, le fait que ce qu’ils croyaient être leur monde n’ait jamais été qu’une illusions destinée à les manipuler…Ils choisissent tous la mort ou la folie (avec un épilogue assez obscur qui suggère qu’ils ont également fait subir la prison à leur enfant !), refusant l’aide de Bentham.
Quand au fait que ce soit Bentham qui ait (involontairement) permis la construction de leur prison, je l’avais deviné assez vite avec les petits extraits de ses textes présents en début de chaque chapitre ! A la rigueur, j’aurais compris que Serafim et les autres tentant de le tuer en le considérant comme responsable de leurs maux, mais pas qu’ils retournent littéralement dans leur caverne de Platon alors qu’ils connaissent la vérité !
Mais bon, je n’ai jamais aimé le cynisme et le désespoir qui régnaient trop souvent en littérature à cette époque…

Fin spoiler

 

 

 

Conclusion :

Un roman intéressant et bien écrit qui mêlent effectivement avec talent super-héros et ambiance scientifique du XIXème (à la Frankenstein, par exemple), mais que sa fin frustrante m’a un peu fait revoir à la baisse… Dommage ! Enfin, j’aurais quand même découvert une figure historique passionnante par ce biais !